A l’occasion de la fête de la Nativité de la Vierge le dimanche 9 septembre 2018…
Avec la Scola cantorum Philumena dir. Philippe Mopin & le groupe folklorique Lou Pebre d’Aï d’Aups.
Auteur : Association des Amis de Notre-Dame de Spéluque
De la patience
Ceux qui me connaissent savent que je suis impatient dans les petites choses : je ne sais pas attendre un autobus ! Je crois être patient dans les grandes choses, d’une certaine patience active dont je veux dire ici un mot. C’est tout autre qu’une attente vide, qu’une certaine faculté d’expectation chronologique. C’est une certaine qualité de l’esprit, ou plutôt de l’âme, qui prend sa racine dans la conviction profonde et existentielle, d’abord que Dieu mène le jeu et accomplit par nous un dessein de grâce, ensuite que, pour toutes les grandes choses, les délais de maturation sont nécessaires. On ne peut se dispenser de travailler avec le temps, à condition qu’il s’agisse, non d’un temps vide, mais d’un temps où il se passe quelque chose, à savoir la maturation de ce dont le germe a été confié à la terre. Cette patience profonde est celle du semeur qui sait que « quelque chose germera » (cf. Za. 3, 8 ; 6, 12). J’ai souvent pensé à la parole de saint Paul : « La patience engendre l’espérance » (Rm. 5, 5). (…) Ceux qui ne savent pas souffrir ne savent pas non plus espérer. Les hommes trop pressés, qui veulent tenir tout de suite l’objet de leur désir, ne le savent pas. Le semeur patient, qui confie sa graine à la terre et au soleil, est l’homme même de l’espérance. « A celui qui sait attendre, toutes choses finiront par être révélées, à condition qu’il ait le courage de ne pas renier dans les ténèbres ce qu’il a vu dans la lumière » (Coventry Patmore).
Yves CONGAR, o.p., Réflexions et souvenirs 1929-1973, Cerf, 1974
Photo : Martin FRY, 6 août 2010
Passer invenit sibi domum et turtur nidum, ubi reponat pullos suos…
Un couple de Huppes fasciées a fait son nid dans une cavité de la façade sud de la chapelle.
Un autre couple d’hirondelles a réactivé un nid fixé sur la voute de la chapelle.
Nous ne pouvons que fredonner la merveilleuse antienne grégorienne de communion du troisième dimanche de Carême dont les paroles sont tirées du psaume 83 : Passer invenit sibi domum et turtur nidum, ubi reponat pullos suos.
L’anti-activisme : Marie
Je pense que ce rapport entre le mystère du Christ et le mystère de Marie […] est très important en notre temps d’activisme où la mentalité occidentale s’est développée jusqu’à l’extrême. Car dans le monde actuel de l’esprit, seul prévaut encore le principe masculin : le faire, l’œuvre, l’activité qui peut elle-même projeter et produire le monde, qui ne veut pas attendre quelque chose dont elle serait ensuite dépendante, mais qui fait tout dépendre de son propre vouloir. Ce n’est pas, me semble-t-il, un hasard si, dans notre mentalité occidentale, masculine, nous avons de plus en plus séparé le Christ de sa mère, sans comprendre que Marie en tant que mère pourrait, théologiquement et pour la foi, signifier quelque chose. Tout le genre de notre rapport avec l’Église est marqué par là. Nous la traitons presque comme un produit technique que nous voulons projeter et fabriquer grâce à notre perspicacité et à notre dépense inouïe d’énergies ; et nous nous étonnons si alors intervient ce que saint Louis-Marie Grignon de Montfort a remarqué, d’après un mot du prophète Aggée : « vous avez semé beaucoup mais peu engrangé » chap 1, 6. Quand le faire se rend autonome, les choses qui ne sont pas à faire, mais sont vivantes et veulent mûrir, ne subsistent plus.
Il faut donc que nous échappions à cette exclusivité des perspectives occidentales et activistes pour ne pas dégrader l’Église en un produit de notre activité de projet et de création. L’Église n’est pas un produit fabriqué mais la semence vivante de Dieu qui veut croître et mûrir. C’est pourquoi l’Église a besoin du mystère marial, et elle est elle-même mystère marial.
Cardinal Joseph Ratzinger, Marie, première Église, Médiaspaul, Paris, 1998, pp. 12-13.
S’ils se taisent, les pierres crieront, Lc 19, 40
Elle est veuve, elle est vide l’église. Son profond symbolisme qui parlait alors si haut, il est devenu muet. C’est maintenant un objet de curiosité scientifique […]. L’église est un musée que visitent les habiles : ils tournent autour, regardent irrévérencieusement et louent au lieu de prier… Hommes grossiers qui croyez que ces pierres sont des pierres, qui ne sentez pas circuler la sève et la vie. MICHELET, Histoire de France, oeuvres complètes, 1974, p. 710.
Premiers frimas
Première neige : Toute la nuit les flocons ont virevolté et au petit matin le sol et les toitures sont immaculés.
Photo : Alexis CAMPO, 2 décembre 2017
Harmonies d’automne, vent & liturgie
Photos Franz Chavaroche, dimanche 22 octobre 2017, par un jour de grand vent…
Chant dans le vent
Le vent emporte au loin sa fille qui pleure,
Le vent va la cacher loin dans son pays,
Le vent que la terre et le ciel ont trahi
Fuit sans terre ni ciel, fuit vers sa demeure.
Marie NOËL
Monseigneur Dominique REY…
L’évêque de Fréjus-Toulon est venu dire la messe dans la chapelle orientée le dimanche 17 septembre 2017. Il a été accueilli par soeur Marie du Saint-Esprit. La cérémonie a été organisée par le chapelain jusque dans les moindres détails.
Le groupe folklorique provençal « Lou Pebre d’aï » a animé la procession d’entrée au son des fifres, galoubets et des tambourins.
Le choeur grégorien Jubilate de Toulon a déployé ses talents dans l’animation des chants liturgiques.
Photo Bernard Giuli dimanche 17 septembre 2017
Procession & consécration
Après la messe, une procession, avec la Madone en bois sculpté offerte pour l’occasion, s’est avancée, au rythme des litanies de la Vierge Marie, jusqu’à la croix de chemin en fer forgé plantée sur la borne romaine. Là Monseigneur REY a lu une consécration dont le texte suit ci-dessous.
Photo Bernard Giuli dimanche 17 septembre 2017
Acte de consécration à Notre-Dame par Mgr Dominique Rey
En présence de Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, et en prenant à témoin le ciel et la terre, Nous Vous offrons solennellement, Ô Très Sainte Vierge Marie, l’antique ensemble de Spéluque – chapelle, Colombier & les terres – que vous avez protégé depuis 11 siècles, les gardant à la foi de votre Fils Jésus-Christ.
À Vous notre Mère très sainte, qui avez reçu, porté et donné au monde le Verbe tout-puissant fait chair, Nous Vous consacrons ces lieux et ceux qui y servent le Verbe dans l’unanimité.
Que par votre intercession maternelle et bienveillante, Dieu les garde pour toujours dans la Foi catholique que Nous avons la mission de défendre, d’annoncer et de transmettre.
Amen
De fervents fidèles dans la nef
Photo Bernard Giuli, dimanche 17 septembre 2017
Avec le retable en bois du Jura (Christ en croix avec saints Pierre & Jean du sculpteur Marcel Guignard +) offert pour l’occasion par un aficionado de la chapelle Notre-Dame de Spéluque et mis en place par le chapelain pour la fête votive.